Carhaix. Une rue portera le nom de Rémi Fraisse

Sur proposition du maire, Christian Troadec, le conseil municipal de Carhaix se prononcera le lundi 17 novembre sur la dénomination d’une rue au nom de Rémi Fraisse.
Par cet acte, l’équipe municipale souhaite "rendre hommage au manifestant et à l’étudiant pacifiste qui a perdu la vie lors de la manifestation contre le barrage de Sivens dans le Tarn".
La rue qui portera le nom de Rémi Fraisse est une voie communale reliant le terrain de rugby de Poulriou au pont de Poulriou. "Cette voie, située sur la zone de loisirs de Kerampuil, est un endroit fréquenté par la jeunesse, c’est un lieu de passage des festivaliers lors des Vieilles Charrues. Rémi Fraisse était un militant de leur génération", explique Christian Troadec.

Tensions au sujet de la rue Rémi-Fraisse

Lundi soir, les élus ont validé la volonté de rendre hommage au jeune homme mort lors d’une manifestation dans le Tarn. Ils vont désormais demander son accord à la famille de Rémi Fraisse.

Les élus socialistes de « Carhaix autrement », par la voix de Corinne Jégou-Braban, se sont abstenus, jugeant cette décision « prématurée » car intervenant « trois semaines après son décès et seulement une semaine après son inhumation ». Pour eux, la famille doit être consultée. « Elle semble vouloir se recueillir dans l’intimité. Nous devons respecter ce temps de deuil et de la douleur. Nous vous demandons de repousser cette délibération à une date qui respecterait le choix de la famille. »

« Nous proposons l’adoption d’une rue Rémi-Fraisse, à Carhaix, tout en précisant que l’accord définitif doit venir de la famille », a répliqué le maire. « Pourquoi ne pas attendre ? », a interrogé Corinne Jégou-Braban. « Parce qu’il faut d’abord qu’il y ait une proposition du conseil municipal. La famille nous dira si elle accepte ou pas ».

Matthieu Guillemot * a alors pris la parole pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « mensonge d’État » à propos d’un manifestant « tué par un gouvernement se disant de gauche ».
Il s’en est ensuite pris à Louis Rouzic en rappelant des propos tenus en mars dans l’Est Républicain. L’élu socialiste avait qualifié Matthieu Guillemot de « bras armé » de Christian Troadec.

« Je rappelle à Louis Rouzic que les mots ont un sens. Et lorsqu’un militant écologiste de 21 ans meurt tué sous la responsabilité d’un gouvernement socialiste, j’invite Louis Rouzic à chercher les bras armés dans sa famille politique », a-t-il lancé avant de demander une minute de silence en la mémoire de Rémi Fraisse.
Le maire a donné son accord et l’ensemble du conseil municipal s’est levé et a respecté cette minute de silence.

* du NPA

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Publié le 22 novembre 2014